Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ? Bien avant que Guillermo del'Toro et Mike Mignola ne mettent en chantier les aventures cinématographiques du démon cornu, nos deux artistes firent équipe sur le tournage du film Blade 2. Il leur fallait bien cette première collaboration test afin qu'ils puissent mutuellement se jauger, et ce d'un point de vue artistique. Du coup, quelle a été la participation de Mignola sur cette tuerie visuelle qu'est Blade 2 ? Et bien, on dira que notre dessinateur vedette a quand même imaginé pas mal de trucs pour cette production, incluant des idées visuelles tout simplement hallucinantes, des éléments de décors gothiques à souhait, des bouts de costumes ou bien des idées de mises en scène qui resteront dans la mémoire du spectateur bien après le défilement de la dernière bobine du film. 

Ça, c'est pour la petite anecdote qui forgera la culture générale de celles et ceux qui n'étaient pas forcément au courant de la partie Hollywoodienne du CV de Mike Mignola. Je vais maintenant vous proposer une petite compilation inédite des différents travaux que notre homme a pondu pour le film de son ami mexicain. Pour information, l’intégralité de ces croquis a été récupéré par mes soins sur le disque bonus de l'édition double DVD du film Blade 2 édité chez Metropolitan.

Mike Mignola sur le tournage de Blade 2

Séquences d'action :

Très peu de variations entre la vision d'un vampire se faisant embroché comme une merde contre un mur et celle de del'Toro : le mec se prend un pieu et se désintègre en restant scotcher sur son mur.

Situé dans la scène d'ouverture du film, ce plan ultra culte voyant un vampire se faire éclater le bide à grand coup de bastos envoyés par le Big Fucking Gun d'un certain Blade a d'abord été pensé par Mignola dans un esprit un poil plus vicieux que ce que l'on peut voir dans la version filmée par del'Toro. Si vous regardez bien la série de croquis du maître de l'encrage, vous remarquerez que lorsque le vampire se prend la balle (numéro 2), il reprend aussi sec sa course (numéro 3), comme si le morceau de ferraille qu'il venait de se prendre dans le dos était totalement innofensive. Ce n'est que lorsqu'il reprend sa course (numéro 4) que son corps disparaît progressivement (numéro 5), presque silencieusement. Ca, c'est pour Mignola, mais qu'en est-t-il de la version de del'Toro ? Réponse avec cette capture vidéo réalisée par mes soins :

La version de del'Toro est beaucoup plus spectaculaire, colle beaucoup plus avec l'esprit bruyant du comic book original, et privilégie le cri de souffrance du vampire en train de flamber à la disparition quasi anonyme de Mignola. Dans le même ordre d'idée, vous remarquerez que la combustion vampire choisie par le réalisateur mexicain produit des gerbes d'étincelles qui feraient passer les feux d'artifices de Disneyland pour un truc de tapette.

Quand Blade tranche dans le vif du sujet, ça coupe direct la conversation...mais surtout le corps de son interlocuteur qui se retrouvera, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "vélocipède", en deux morceaux. Pas cool pour lui, mais très cool pour les spectateurs. Enjoy :

Un roi se doit de mourir comme un roi, c'est à dire avec de jolies lumières et la peau qui craque façon vieille poupée de porcelaine. Les plus pointilleux d'entre vous auront remarqué que le Roi Balor, le père du Prince Nuada dans le film Hellboy 2 : The Golden Army, meurt à peu près de la même manière que notre pauvre Damaskinos (le vieux vampire de la vidéo que l'on voit également sur les croquis juste au-dessus) : il se fait zigouiller par son fils et meurt en se figeant dans une matière ressemblant à une sorte de résine mélangée avec du marbre ou bien de la porcelaine...un truc chelou, quoi.

T'en veux encore ? Allez, j'sais que tu kiffes switcher d'un croquis préparatoire (un artwork) à sa version définitive, filmée, montée, mixée et tout le tralala appartenant au jargon soporifiquement classe du septième art. Allez, parce que je t'aime bien, voici la vision de del'Toro d'un vampire chutant en arrière...et en pleine désintégration.

Parce que le personnage principal d'un film ne meurt jamais comme le premier connard venu, Mike Mignola a imaginé une animation et une colorimétrie aux antipodes de celles choisies pour les Reapers de "base". Un prince est mort, longue vie à lui.

Comme quoi, lorsque Mignola imagine un instrument de torture hightech, del'Toro approuve ses recherches et va même jusqu'à les mettre en images. En même temps, qui va s'en plaindre ?

Et non, vous ne rêvez pas,, c'est bien notre Mike Mignola qui a imaginé l'aspect visuel de la séquence de fin ultra émouvante de Blade 2. Sortez vos mouchoirs, voici une belle et vraie scène de cinéma qui, soyons honnêtes, en aura arracher des larmes.

Gros morceau que voilà ! La mort particulièrement violente de ce personnage perd malheureusement beaucoup de son côté ultra-gore imaginée par Mike Mignola dans la version filmée. Raison d'une telle censure ? Le rating du film qui aurait beaucoup souffert d'une telle overdose de viande et de sang. Business is business.

Intéressant. Très intéressant même. Regardez bien à quel point la scène imaginée par Mike Mignola, et dans laquelle on peut voir Blade se débarrasser d'un vampire (le terme adéquat serait plutôt "Reaper") en explosant une fenêtre afin de le faire frire à la lumière du soleil, a évolué lors de la production du film. Dans la version de del'Toro, le reaper devient un vampire se transformant en Reaper, il n'est plus debout mais couché comme une merde sur le sol, et tandis que dans la version de Mignola, il crevait parce qu'il était moche et qu'il puait des chicots, dans celle de del'Toro, il est achevé par ses compagnons d'armes qui ont bien du mal à rester de marbre face à sa mutation quelque peu douloureuse. Intéressant. On rermarquera d'ailleurs que là où Mignola avait imaginé le Reaper se lever brusquement avec la moitié de la gueule en moins, del'Toro a voulu se la jouer auto-reverse en utilisant l'idée de la moitié de tête vivante en guise d'ultime plan à l'humour bien morbide. Très intéressant.

Dans le genre souffrance qui démange dans le dos, cette idée de Mignola à la violence graphique assez élevée reste un des passages les plus cracra du film.

Encore une morsure bien dégueulasse (direct dans la face...yeurk) à mettre au crédit du duo Mignola et del'Toro :

Costumes :

Décors :