lundi 25 février 2013

Gabriel Ba et Fabio Moon parlent de "B.P.R.D. Vampire"


A moins d'un mois de la sortie du premier numéro de la série "B.P.R.D. Vampire" et quelques jours à peine après la sortie du dernier numéro de la série "B.P.R.D. 1948", le site Comics Alliance s'est entretenu avec les brésiliens Gabriel Ba et Fabio Moon histoire de glaner quelques informations croustillantes concernant leur dernier projet pour le Hellboyverse ainsi que sur leur collaboration avec le légendaire Mike Mignola. C'est tout chaud, ça sort à peine du four (attention les doigts) et ça a été traduit avec amour just for you. Allez, enjoy :

Comics Alliance : Tout d'abord, j'aimerais vous parler de ces pages effrayantes et dépourvues du moindre dialogue qui ouvrent le premier numéro de "B.P.R.D. Vampire". Ce n'est pas le genre de truc que l'on voit beaucoup dans les comics Américains ou bien dans ceux de Mike Mignola.

Fabio Moon : J'ai été fasciné par le défi que posait cette séquence sans dialogue et par le fait que tout reposerait sur le dessin. Peut-être est-ce le genre de séquence que vous ne pouvez faire que lorsque vous travaillez sur le script et sur le dessin en même temps; parce que c'est vraiment très difficile d'expliquer ce genre de séquence dans un script. J'ai lu une interview où Mike Mignola disait qu'il voulait revenir sur le dessin de Hellboy parce qu'il ne savait pas comment il aurait pu expliquer à quelqu'un à quoi devait ressembler l'Enfer qu'il voulait. Pour la séquence d'ouverture du premier numéro "Vampire", j'ai voulu poser le mystère et l'ambiance de ce monde dans lequel le lecteur va entrer. A chaque nouvelle page de cette séquence, un nouveau détail apparaît, apportant ainsi une nouvelle pièce au puzzle initial. Mais à cause du silence, le lecteur n'est pas vraiment sûr de ce qui est en train de se passer. C'est ce qui peut vous arriver de mieux lorsque vous travaillez avec l'horreur : ne pas expliquer les choses et laisser le lecteur sentir qu'il ne doit pas se trouver là, au milieu de tous ces corps, que ce n'est pas un endroit sûr pour lui.




CA : Cela fait maintenant plus d'un an que Anders a été maudit par les soeurs vampires. Que pouvez-vous nous dire sur l'état d'esprit de Anders au début de "Vampire" ? Quel genre d'homme est-il devenu ?

Gabriel Ba : Nous savions que les vampires piégés à l'intérieur de Simon le pourchasseraient, en commençant par perturber son sommeil, et le changeraient. Mais nous ne voulions pas montrer ces changements arrivés graduellement. Nous avons voulu raconter une histoire qui débuterait peu de temps après que tous ces changements aient commencé à avoir lieu chez Anders, à un moment où il n'aurait plus aucune chance de faire machine arrière.  Nous voulions que le lecteur sente dès le début que quelque chose va mal. Et c'est sur ce point précis que John Arcudi nous a sauvé la vie en écrivant "B.P.R.D. 1948" et en nous donnant tout ce dont nous avions besoin pour faire le lien avec "B.P.R.D. 1947" - et c'est justement ça qui est génial lorsque vous travaillez avec Mike sur le Hellboy Universe. Arcudi, Fabio et moi même avions besoin de savoir que quelque chose allait mal avec Simon et qu'il allait devenir un problème, un homme avec des problèmes. 

CA : Beaucoup de dessinateurs ayant travaillé sur les séries "Hellboy" et "B.P.R.D.disent que le plaisir ressenti en travaillant sur le Hellboyverse est très particulier et qu'il est tout le contraire de ce qu'ils connaissent en travaillant pour Marvel ou bien DC Comics. Que pensez-vous de ça ?

GB : Je pense que ce qui est fascinant avec le "Hellboy Universe", c'est que l'on peut jouer avec la mythologie, le folklore, la magie et les éléments mystiques qui y sont présents depuis très longtemps, et créer à volonté de nouvelles créatures et de nouveaux événements sans que le lecteur ne sente perdu. Toutes les nouvelles choses que vous créerez sembleront familiers aux lecteurs de cet univers. Il aura le sentiment de déjà connaître ces créatures ou bien d'être déjà passé par ces forêts. Après tout, un tas d'histoires prend place dans de vrais lieux, et c'est bien là l'une des parties les plus intéressantes de ce boulot : choisir quel lieu pourra servir de scène pour nos histoires.

FB : Je pense que le "Hellboy universe" est un "univers" encore jeune. La plupart des artistes qui viennent travailler dessus partent sur les bases créer par Mike, et ces bases sont très inspirantes. Mike est un artiste pas uniquement intéressé par le fait de "simplement" dessiner des comics. Ce qui l'intéresse le plus, c'est la création d'univers, et comme il s'amuse beaucoup avec le monde qu'il a créé et qu'il aime ce qu'il fait, il donne envie aux autres artistes de venir jouer dans son bac à sable créatif. Lorsque nous avons fait "B.P.R.D. 1947", nous nous sommes dit que n'arriverions jamais à rendre justice au travail de Mike sur cet univers. Mais lorsque nous avons vu ce que Guy Davis avait fait sur "B.P.R.D." et ce que Duncan Fegredo avait fait sur "Hellboy", nous avons réalisé que même si le challenge serait toujours là, nous pouvions apporter quelque chose à ce monde.


CA :  Comment s'est passée votre collaboration avec Mike Mignola ?

FB : Nous avons parlé des histoires qui pouvaient être racontées, des directions à prendre, des "règles" du Hellboy universe et de ce que nous pouvions faire ou pas. Après ça, Mike nous a donné une totale liberté sur les histoires que nous voulions raconter.
GB : Mike et Scott (Scott Allie, l'éditeur du Hellboyverse) savent comment bien raconter ces histoires, comment contenir votre histoire en cinq ou six chapitres, comment trouver l'équilibre entre scènes d'action et scènes de dialogues. Ils nous ont beaucoup aidé sur la "forme" de notre histoire afin de nous montrer comment trouver la meilleure façon de la raconter. Travailler avec eux fut une vraie expérience.

CA : Comment travaillez-vous tous les deux sur une histoire comme "Vampire" ? Vous partagez-vous les layouts, les crayonnés et l'encrage, ou bien y-a-t-il tellement de coopération entre vous qu'il est tout simplement impossible de savoir où commence le travail de l'un et où finit le travail de l'autre ?

FB : Nous pouvons créer et écrire la plupart d'une histoire à deux. Mais comme nous avons des styles de dessin très différents, nous ne nous partageons pas le travail des crayonnés et de l'encrage. En travaillant sur "Vampire", nous avons saisi l'opportunité de travailler sur une histoire sur laquelle nos deux styles pouvaient fonctionner. Du coup, il y a pas mal de pages qui ont été dessinées par nous deux. Ce que j'aime avec Dave (Dave Stewart), c'est qu'il a parfaitement compris cette idée et qu'il a adapté son travail de colorisation afin de créer deux looks pour cette histoire. Et ces deux looks se mélangent parfaitement grâce aux couleurs.

CA : Avez-vous d'autres projets à venir et dont vous pouvez nous parler ?

GB : Nous sommes actuellement en train d'adapter une nouvelle Brésilienne en un comic book adapté au marché Brésilien - un long graphic novel prévu pour sortir l'année prochaine. Et bien que nous ne soyons pas certains de comment et quand cette bédé sera publiée en dehors du Brésil, nous sommes certains qu'elle sortira aux USA très bientôt.

4 commentaires:

  1. Sur la dernière image, l'ombre d'Anders déconne oune poco ou c'est moi ? :)

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    1. Nan, c'est parce qu'il y a un pingouin qui se tient devant un projecteur situé en hors-champ...j'suis déjà dehors, pas besoin de me demander d'y aller...

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  2. Je l'ai déjà dit que j'adorais ces deux gars? Oui? Ben pas grave, je les surkiiiiiffe !
    J'ai franchement hâte de voir ce que tout ca va donner... Mais pour l'instant, ca donne grave envie !

    Allez, je vais relire le tome 1 de Casanova paru il y a peu chez Urban... Rien que pour leur déssin de ouf !

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    1. J'suis total in love de ces mecs. Ces gars-là, c'est du talent à l'état brut. Allez, c'est bien beau de leur lécher le cul, mais faudrait peut-être que j'lise des trucs d'eux hors cadre "Hellboyverse".

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