Editeur : Konami
Développeur : Krome Studios
Type : Beat'em all
Support : Blu-ray
Multijoueurs : 2 joueurs
Sortie France : 25 septembre 2008
(24 juin 2008 aux Etats-Unis)
Version : Voix en anglais, textes en français
Classification : Déconseillé aux - de 12 ans
Test :
Faisant suite au chef-d'oeuvre de Guillermo Del Toro, Hellboy The Science of Evil n'est cependant pas l'adaptation du premier long-métrage et encore moins celle du second qui nous arrivera le 29 octobre prochain. Non, il s'agit simplement d'un titre qui profite du prochain film du réalisateur mexicain pour faire du gringue aux amateurs du comics de Dark Horse et à fortiori à ceux d'action pixélisée. Peine perdue car le soft de Krome Studios a faux à tous les niveaux.
En premier lieu, sachez que le jeu n'a pas de scénario à proprement parler. Il s'agit en fait d'une succession de flash-back qui nous conduiront de par le monde, de la Roumanie en passant par le Japon. Au total six chapitres qui vous réclameront en moyenne une heure pour être bouclés. D'ailleurs, le premier point noir du jeu a trait à sa longévité factice synonyme de niveaux linéaires bien trop longs. A ce stade, on ne parlera même plus de redondance et de lassitude tant il est difficile de trouver la plus petite étincelle d'envie en parcourant les stages. Ceci dit, cette absence de sensations vient également du fait qu'on doit tout le temps se coltiner les mêmes genres d'ennemis qu'on battra inlassablement de la même façon. En somme, vous aurez droit à chaque niveau à un ou deux types d'adversaires spécifiques, certains étant parfois des "dérivés" d'ennemis rencontrés auparavant. Chapeau pour le manque d'ambition et de finition.
Les armes à feu peuvent servir pour affaiblir rapidement vos ennemis.
Si cette introduction vous a malgré tout donné envie de poursuivre, alors poursuivons. Comme je le disais, les combats, au centre de n'importe quel beat'em all, sont ici un des plus gros défauts du titre. Je sais, ce n'est pas très encourageant. Malheureusement, les développeurs n'ont semble-t-il guère été inspirés puisqu'on dénombre un nombre réduit de coups nous permettant simplement d'enchaîner quelques coups de poing (faibles et forts) ou de donner des coups de pieds. Pire, le mode Furie (disponible une fois qu'on aura rempli la jauge liée) est visuellement faiblard (seul un voile rouge à l'écran nous fait comprendre qu'on l'a activé) et on ne ressent pas vraiment un quelconque sentiment de puissance en l'utilisant. Il restera alors la possibilité de détruire une bonne partie du décor pour récupérer des armes de fortune comme des rochers, des troncs d'arbres, des tuyaux, etc. Si ça ne vous suffit pas, libre à vous de chercher les différents types de munitions pour votre Samaritain afin de faire plus rapidement le ménage. Enfin, "rapidement" est un grand mot puisqu'après chaque tir, Hellboy devra recharger son arme automatiquement. Dans ce cas-là, mieux faudra affaiblir vos adversaires puis placer un finish move histoire de récupérer son arme (massue, épée...). A ce sujet, mentionnons aussi le fait de pouvoir terminer brutalement un monstre une fois agrippé ou de le balancer dans les airs avant de le terminer via une action contextuelle pour retrouver un peu de santé.
L'art et la manière de flinguer un jeu en un type d'actions contextuelles.
En parlant d'actions contextuelles, il faut aussi savoir que Krome Studios n'a pas vraiment compris l'intérêt de la chose. Ainsi, pour eux, le fait de devoir constamment détruire des pans de murs ou des portes en tapotant une touche d'action se révèle fun. Malheureusement, c'est loin d'être le cas et devoir se taper ces actions une dizaine de fois par niveau agace et lasse. Même chose pour les boss qui n'ont généralement aucune classe et qu'il est possible d'achever grâce auxdites actions qui se montrent tout aussi inintéressantes que celles mentionnées plus avant. De plus, si on y rajoute des séquences inutiles (celle de la destruction de la pagode atteignant des sommets d'idiotie), une localisation succincte, qui nous permet malgré tout de profiter de la voix de Ron Perlman, des bugs de collision et des bonus peu stimulants à débloquer, que nous reste-t-il donc ? Eh bien un mode multi mes bons amis, en écran splitté ou en online. Oui, mais sachant que ce mode nous propose uniquement de reprendre l'aventure solo avec un ami (le second joueur incarnant Liz Sherman ou Abe Sapien), vous comprendrez qu'on passera vite à autre chose. Ne tergiversons pas, Hellboy The Science of Evil est un titre inutile, sorte d'antithèse aux phantasmes cinématographiques de Del Toro, qui n'arrivera probablement jamais chez vous, ce qui constitue finalement le seul point positif de ce test.
Les notes
Graphismes
8/20 - Quelques décors disposent de belles couleurs et d'ambiances apaisantes mais globalement le jeu ne fait pas honneur aux capacités de la machine. Le design de la plupart des monstres est hideux, ce qui est logique pour des monstres mais ce qui l'est beaucoup moins pour un jeu vidéo. De plus, les stages sont tous plus vides les uns que les autres, ceci ne donnant pas vraiment envie d'en voir plus.
Jouabilité
8/20 - La liste des combos est limitée et la possibilité d'utiliser une arme à feu (avec différents types de munitions), celles de nos ennemis ou de profiter de finish moves ne change rien à la donne : les combats sont mous et répétitifs. De plus, les stages sont bien trop longs, sans aucune mise en scène et les actions contextuelles à répétition, pour défoncer une porte ou un mur la plupart du temps, énervent rapidement.
Durée de vie
8/20 - Six stages qui demandent en moyenne une bonne heure pour être bouclés. La possibilité de reprendre l'histoire avec un ami est à mentionner même si tous les problèmes évoqués plus avant font ici acte de présence. Bref, vu les bonus peu intéressants à débloquer et l'aventure lénifiante, peu de chance que vous y reveniez une fois bouclé le mode solo.
Bande son
10/20 - Les musiques sont discrètes et n'ont rien de fantastique, de même que le doublage qui nous permet tout de même de retrouver Ron Perlman dans le rôle d'Hellboy.
Scénario
On ne peut pas vraiment parler de scénario dans le cas présent puisque l'histoire enchaîne les flash-back, ceci permettant aux développeurs d'éviter des transitions. De plus, la mise en scène est inexistante, les dialogues tombent à plat et le personnage d'Hellboy n'a aucune consistance.
Note Générale
7/20 - Vieillot dans son approche, reprenant des mécanismes de jeu éculés, sans emphase, Hellboy : The Science of Evil fait fort dans le domaine de la médiocrité. Affichant sans aucune pudeur un prix de 60 euros, le titre de Krome Studios se destine de lui-même à l'échec commercial après celui artistique. Beau tour de force pour ce beat'em all du pauvre qui ne fait que mettre en avant les immenses qualités des longs-métrages de Guillermo Del Toro. Rien que pour ça, on pourrait lui dire merci.