jeudi 20 mars 2014

Mike Mignola parle de ses héros !


Suite et fin de l'interview de Mike Mignola accordée au site 13th Dimension. Aujourd'hui, le Maître de l'encrage se confie sur ses héros et les quelques rencontres over the top qu'il a pu faire au cours de sa carrière. Où quand les rêves d'un gosse deviennent un jour réalité. Enjoy :

Clay N. Ferno : Par simple curiosité, qu'est-ce que ça vous a fait d'avoir rencontrer Will Eisner ? Etant vous-même un géant de l'industrie, êtes-vous intimidé lorsque vous rencontrez des artistes de ce calibre ? Où bien êtes-vous tous des potes ?

Mignola : Ça fait vraiment bizarre de savoir que j'ai pu rencontrer des artistes qui ont aujourd'hui atteint un statut de légende. J'ai connu ces gars à une époque où ils ne l'étaient pas encore. Donc c'est plutôt cool. Le jeune lecteur de comics que j'étais à mes 16 ans…si il avait pu s'imaginer qu'il dînerait un jour avec Richard Corben !

Richard est certainement le dessinateur dont j'ai dévoré tous ses travaux étant jeune et avec lequel j'ai pu un jour travailler. C'est l'un des artistes avec lequel je n'aurais jamais pu m'imaginer, étant gamin, avoir un jour la chance de pouvoir collaborer d'une façon aussi intime.

L'un des autres chocs pour moi fut Bernie Wrightson. J'ai mangé avec Bernie Wrighston, j'ai collé Bernie Wrighston… Etant gamin, je voulais absolument et désespérément être Bernie Wrighston ! Donc même si nous n'avons jamais travaillé ensemble, le simple fait de savoir qu'il sait qui je suis est tout bonnement hallucinant. J'ai eu énormément de chance de pouvoir côtoyer certains de mes héros de jeunesse.



J'ai également pu rencontrer Frazetta une fois, et il m'a dit quelque chose de vraiment gentil. Il fut l'un des artistes que je n'ai jamais vraiment voulu rencontrer pour la simple raison que j'avais peur de le rencontrer. Il a eu une telle influence sur moi. Et même si j'ai entendu des gens dirent du mal de lui en tant que personne, quelqu'un m'a un jour présenté à lui, au moment où Hellboy venait à peine d'être publié. Je lui ai alors montré un exemplaire de mon comic book et il m'a fait pas mal de compliments. Je me suis alors dit "putain de merde ! Je viens de rencontrer Frazetta." Et même si je n'ai pas poursuivi la conversation avec lui par timidité, je garde un très bon souvenir de cette rencontre et m'estime chanceux d'avoir pu rencontrer des gars aussi talentueux.

Clay N. Ferno : Et maintenant vous avez égaux, qui sont tous incroyables.

Mignola : Et c'est vraiment bizarre quand vos collègues sont des types comme Art Adams, que je connais depuis tout petit. Pour moi, qui le considère comme un artiste absolument incroyable, il sera toujours le type qui a fait irruption dans le milieu au même moment que moi. C'était plutôt cool d'être là, assis sur ma chaise, et de le regarder travailler.

Un de mes meilleurs amis avec lequel j'ai fait mon école d'art a co-réalisé le film Rebelle des studios Pixar. C'est plutôt dingue de se dire que j'ai grandi avec ce type et qui maintenant fait ce genre de choses.



Clay N. Ferno : En tant que fan de tous ces artistes, vous devez vous être heureux du respect mutuel que vous avez tous les uns envers les autres. Je sais qu'il peut y avoir certaines rivalités entre dessinateurs.

Mignola : C'est toujours sympa quand il n'y aucune rivalité entre plusieurs artistes. Je suis extrêmement chanceux d'avoir un groupe d'amis proches, dont certains n'ont jamais travailler dans l'industrie du comic book, qui ont pu réussir dans leurs domaines respectifs. Je n'ai jamais eu la prétention de devenir Art Adams et mes amis et moi n'avons jamais voulu avoir le même travail. Steve Purcell (Pixar), par exemple, est parti dans une direction complètement différente de la mienne.

C'est donc plutôt sympa de faire ce que j'aime faire et d'être en même temps content pour mes amis sans avoir à penser "je me demande si ce type peut m'avoir tel job", ou bien être jaloux de l'un d'entre eux et me dire "il a eu le job que je voulais".

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