Après Mike Mignola, c'est au tour de Scott Allie, éditeur et scénariste de son état, de s'épancher dans les colonnes du site 13th Dimension sur ses rapports avec Mike Mignola et la place et l'influence que la série Hellboy et son géniteur peuvent avoir sur la scène comics actuelle. Enjoy :
Dan Greenfield : Parlez-nous de votre collaboration avec Mike Mignola et des raisons qui, selon vous, font son succès.
Scott Allie : Il a une forte vision de son univers et il est capable de faire entrer n'importe qui dedans. Ce qui a beaucoup compté pour moi au cours de toutes ces années passées à travailler avec Mignola, c'est que j'ai pu me concentrer sur ma carrière tout en faisant les comics que Mike voulait faire.
Dan Greenfield : Pour vous, quelle place occupe Hellboy sur la scène comics actuelle ? Comment cette série a-t-elle changé le comic book ?
Scott Allie : Et bien, le trait de Mike a changé de façon assez massive le monde du comic book en inspirant des gars comme Jim Lee, Joe Quesada, Duncan Fegredo et autres Gabriel Ba. Les comics ne ressembleraient pas à ce à quoi ils ressemblent aujourd'hui si Mike Mignola n'avait percé dans le milieu. Pas parce qu'il s'est forgé un trait sans avoir été influencé par qui que ce soit - beaucoup de dessinateurs l'ont influencé -, mais parce qu'il est aujourd'hui une source d'inspiration pour les autres dessinateurs.
Hellboy a marqué une date dans le monde des creator-owned. Mike a débuté comme n'importe quel creator-owned - il a tout fait tout seul -, et je pense que ce qui a fait son succès, c'est qu'il a toujours gardé le contrôle de ses séries. Nous avons mis sept ans avant de créer quelque chose de significatif qui ne soit pas de Mike. Il a posé les bases de son univers tout seul et il choisit toutes les personnages qui travaillent dessus, que ce soit Dave Stewart, Duncan ou bien John Arcudi.
Je ne pense pas que quelqu'un ait déjà créé ou bien gérer des séries comme Mike le fait. Viendra un jour où tout ça prendra fin. Nous pourrons alors nous dire que avons réalisé quelque chose sans précédent.
Dan Greenfield : En tant que scénariste et éditeur, vous avez beaucoup à faire avec le Hellboy universe. Quel est votre personnage préféré ?
Scott Allie : Sans aucune hésitation, je dirais Abe. J'ai tellement plongé dans la tête de ce gars qu'aujourd'hui, je l'aime comme un frère. Abe est le meilleur personnage du HBverse. Il a un design aussi bon que celui de Hellboy, et ça veut dire beaucoup. Où devrais-je plutôt dire, il avait un design aussi bon que celui de Hellboy, et aujourd'hui, maintenant que son design à changer, il reste toujours aussi bon que celui de Hellboy. Je me souviens que lorsque nous avons commencé les travaux préparatoires de l'ongoing Abe Sapien et que le nouveau design de Abe fut terminé, Mike - c'est lui a, bien sûr, redesigner le personnage - a dit "attendez, nous allons vraiment nous débarrasser de son ancien look...?" Le design original de Abe était tellement bon ! Mais c'est justement ça qui rend ses comic books aussi bons, enfin, selon mon point de vue. Nous prenons des risques, nous changeons des choses, nous gardons Roger mort, Hellboy a perdu un œil qu'il ne récupérera jamais et nous jetons le design de l'un des meilleures personnages de tous les temps parce que nous savons que nous pouvons avancer sans. C'est assez facile d'avoir confiance dans le sens où Mike est quelqu'un de vraiment talentueux.
Dan Greenfield : Comment votre implication dans le développement de Hellboy a-t-il influencé les scénarios que vous avez écrit pour d'autres projets ?
Scott Allie : Tout ce que je sais sur comment écrire une histoire - avec des cases ou pas -, sur les couleurs, les couvertures, bref, sur tout ce qui permet de faire un comic book, tout ça je l'ai appris auprès de Mike. J'ai également appris des choses au contact de Joss Whedon, Craig Russell, Kurt Busiek et d'autres gars avec qui j'ai pu travailler. Mais travailler avec Mike a eu une énorme influence sur moi. Une des plus grosses raisons qui ont fait que j'ai commencé à travailler avec Mike est que nous avions les mêmes influences. Mais le fait de travailler avec lui m'a permis de tirer le meilleur de toutes ces influences.
Dan Greenfield : Quelles sont les décisions prises lors du développement du HBverse que souhaiteriez pouvoir rectifier ?
Scott Allie : Il y a eu cette fois où j'ai donné beaucoup de mal à Mike concernant ses deadlines, et la façon dont j'ai agi - en sachant que j'était alors éditeur senior - était vraiment stupide et vraiment regrettable. Je l'ai rendu fou à plusieurs reprises et c'était inévitable. Vous apprenez de vos erreurs et ça m'a aidé à mieux communiquer avec des artistes en freelance.
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