La presse américaine est unanime : cette troisième adaptation du comic book Hellboy par Neil Marshall, sortie plus d'une décennie après Hellboy 2 : Les Légions d'or maudites, est une catastrophe. Comment expliquer une tel désastre alors que les films de super-héros ont le vent en poupe ?
Sorti le 12 avril aux Etats-Unis, le film de Neil Marshall n'a pas su séduire le public pour cette nouvelle adaptation d'Hellboy, le super-héros à moitié démon. Bien loin des chiffres des deux précédentes adaptations réalisées par Guillermo Del Toro (respectivement 23 et 35 millions de dollars), l'adaptation de Neil Marshall n'engrange en effet que 12 millions de dollars (pour un budget de 50 millions) pour son premier week-end d'exploitation, bien loin des chiffres escomptés.
Critiques incendiaires
C'est également un tollé du côté de la presse américaine : avec un score de 15% sur le site Rotten Tomatoes, Hellboy version 2019 fait pâle figure face aux deux films très estimés de Del Toro qui avaient obtenu respectivement le score de 81 et 87%.Variety s'interrogeait sur la légitimité d'un tel reboot, qui n'intéressait ni Del Toro, ni le casting des deux premiers films : "Il y a quelque chose qui ne va pas – esthétiquement, financièrement, peut-être spirituellement – avec le redémarrage d'une série qui n'a pas commencé à perdre sa fraîcheur". Dans le même ordre d'idée, Eric Kohn (indiWire) explique que le film porte les stigmates de l'enfant non-désiré : "Bien qu'il tente d'insuffler une nouvelle vie à la franchise, il finit par ressembler davantage à un mort-vivant".
D'après la plupart des critiques, Hellboy serait un film particulièrement éprouvant à regarder pour plusieurs raisons. Katie Walsh (Tribune News Service) décrit un film particulièrement bruyant avec "beaucoup, beaucoup de crissements de guitare", ce que vient appuyer Oliver Jones (Observer) : "La bataille principale ici n'est pas celle à l'écran entre Hellboy et une sorcière du VIe siècle ; c'est celle entre [David] Harbour [l'interprète de Hellboy, ndlr] et la musique gore et rock fade sans inspiration".
Vulgaire et immature
Le film serait également particulièrement violent, loin de l'action pop d'un Del Torro. C'est du moins ce qu'affirme Rafer Guzman (Newsday) : "La violence et la vulgarité remplacent l'humour et la poésie des films de super-héros de Guillermo Del Toro". Cette volonté de faire un film de super-héros n'est toutefois pas une preuve de "maturité" (Darren Franich, Entertainment Weekly). C'est même plutôt l'inverse : "plein de batailles de monstres qui arrachent les membres, des énucléations [...]" (Owen Gleiberman, Variety), "des éclaboussures de sang en CGI ennuyeuses" (Entertainment Weekly), etc.
Laissons le mot de la fin à James Berardinelli (ReelViews) qui aura su trouver la comparaison la plus drôle et imagée : "Le comparer à l'original de Del Toro [...], c'est comme faire l'analogie entre une production de Broadway et un spectacle sur scène d'une école secondaire".
Le film sortira en France le 8 mai prochain.