A l'occasion de la sortie du troisième et dernier numéro de la série Sledgehammer : Lightning War, le site all-comic a pu s'entretenir avec son génial dessinateur, le très british Laurence Campbell. L'occasion de revenir sur les débuts de l'artiste ainsi que sur la façon dont il a appréhendé ce spin-off issu du Hellboyverse. Comme d'habitude, la traduction de l'interview ayant été réalisée par mes soins, vous me pardonnerez, du moins j'espère, le côté un peu bancale de l'ensemble. Enjoy :
All- Comic.com : Quand avez-vous commencé à travailler dans l'industrie du comic book et quel fut la première série majeure sur laquelle vous avez travaillé ?
Laurence Campbell : J'ai eu plusieurs "premier projet". La première série sur laquelle j'ai travaillé fut Something Inside, un one shot scénarisé par Paul Carstairs et publié chez Caliber Comics. Je me suis occupé du dessin, de l'encrage et du lettrage, des domaines qui furent à l'époque totalement nouveaux pour moi. J'ai beaucoup appris avec ce projet. Ce one-shot est sorti au moment où Vertigo lançait la série Hellblazer.
Après avoir dessiné pour Caliber Comics, mon premier travail de colorisation a été sur la série The Disciples édité chez Image. C'est à peu près à ce moment que j'ai été approché pour la série 2000ad, et peu de temps après, j'ai pu travailler pour Marvel et enfin pour Dark Horse.
Vous avez contribué à l'élaboration de beaucoup de numéros Marvel. D'un point de vue purement artistique, dénotez-vous de grosses différences entre les méthodes Marvel et Dark Horse ?
Laurence Campbell : J'ai passé de très bons moments chez Marvel et Axel Alonso, qui est un mec en or, m'a beaucoup encouragé en tant qu'artiste. Il y a bien sûr quelques différences entre la façon de travailler des deux éditeurs; Marvel est une plus grosse boîte publiant plus de titres. Travailler pour Dark Horse, et en particulier pour le Mignolaverse, donne l'impression d'intégrer une petite équipe très soudée dont les membres travaillent de concert pour créer la meilleure série possible. L'équipe en charge du Mignolaverse prend énormément soin de ses séries.
En travaillant pour le Mignolaverse, vous ne pouvez qu'être influencé par le talent des artistes qui en font partie. Vous cherchez donc perpétuellement à vous dépasser. Je me suis ainsi surpris à expérimenter mon style ainsi qu'à m'inspirer des maîtres de cet industrie, dont certains pour la toute première fois et d'autres que j'ai revisité avec un oeil nouveau.
Comment avez-vous été recrutée par Mignola et Arcudi ?
Laurence Campbell : John Arcudi m'a contacté via internet, et après plusieurs longues discussions, tout à commencer à prendre forme à distance. J'ai fini par envoyer certains de mes travaux à Mike Mignola et Scott Allie et les choses se sont décidées à ce moment là. Etant un fan de longue date du Mignolaverse, j'ai été très heureux que les choses finissent par aboutir.
Est-ce que le fait de travailler avec Mike Mignola, qui est également un dessinateur absolument génial, a provoqué chez vous une source d'angoisse ou bien d'hésitation ?
Laurence Campbell : Très franchement, oui, et pas qu'une fois. Il m'arrive encore de me pincer pour vérifier que tout ça est bien réel. Je pense que Mike Mignola a été une énorme source d'influence pour tout un tas d'artistes sur ces 20 dernières années.
Mike, John, Scott et Daniel m'ont beaucoup encouragé. En tant que dessinateur, je cherche perpétuellement à m'améliorer, et bien qu'ils m'aient laissé le champ libre, chacun des conseils que j'ai reçu m'a été d'une très grande aide. Comme je l'ai dit, tous les artisans du Mignolaverse cherchent à créer la meilleure série possible. Tout le monde va dans la même direction.
Lorsque l'on regarde le spectre des dessinateurs travaillant pour les titres issus de l'univers de Hellboy, on remarque que votre trait se distingue par son côté très sombre. Quelles sont les artistes qui vous ont influencé dans votre travail ?
Laurence Campbell : Je pense que l'une des raisons qui ont fait que j'ai été invité à bord est que mon style colle bien aux histoires de la série B.P.R.D. Hell on Earth. Même si bien sûr, plusieurs autres dessinateurs possèdent une approche du dessin similaire à la mienne.
Pour ce qui est des artistes qui m'ont influencé, on peut citer : Mazzucchelli, JP Leon, Risso, Toth, Zaffino, Steve Yeowell et Mike Mignola.
Comment préférez-vous dessiner ? Avec une feuille de papier et un crayon, un outil digital ou bien les deux ?
Laurence Campbell : J'ai récemment utilisé les deux méthodes sur la série The Lightning War. Mais le plus gros de mon travail est fait sur papier, le digital n'aidant que pour la finalisation de mes planches. Je pense que je dois être un peu old school dans le sens où j'aime voir et toucher des planches à dessins.
La série Sledgehammer 44 : The Lightning War fut une excellente lecture. Avez-vous apprécié cette opportunité de travailler sur un personnage issu du Mignolaverse ? Avez-vous eu plus de liberté en travaillant sur cette série plutôt que sur, disons, votre série B.P.R.D. Hell on Earth : Wasteland ?
Laurence Campbell : J'ai eu une totale liberté sur Sledgehammer. Le script que John et Mike m'ont donné était en béton armé; j'ai donc beaucoup aimé travailler sur cette série. J'étais un peu inquiet au départ lorsque Jason Latour eut terminé la première série Sledgehammer - ce qu'il a fait dessus est vraiment génial - mais lorsque j'ai lu le scénario et que j'ai commencé les premiers crayonnés, tout s'est enchaîné très facilement.
Avons-nous des chances de vous revoir jouer avec le personnage de Sledgehammer ?
Laurence Campbell : Avez-vous lu le dernier numéro de Lightning War ? Je ne dirai rien de plus.
En parlant d'un éventuel retour, les fans peuvent-ils espérer vous revoir sur un nouvel arc B.P.R.D. ?
Laurence Campbell : Je suis actuellement en train de travailler sur une histoire en deux numéros pour B.P.R.D.