Ahhhhhhhhh, Toronto ! Ville magique au nom aussi sexy que celui d'un Pokemon Ouzbèke. Capitale de la province de l'Ontario au Canada, cette ville (multi)culturelle a accueilli le week-end du 28 au 31 Août 2013 (ouais, je sais, j'ai beaucoup tardé à écrire ce papier) l'événement geek le plus ouf de la North Coast Of America, la Fan Expo. Et c'est avec un réel plaisir que je retrouve les colonnes du blog pour vous narrer la convention avec un point de vue particulier, celui d'un fan de comics Français qui, bien que n'ayant jamais foutu les pieds dans une convention de comics en France, a décidé de se taper un gros kiff en allant au bout du monde afin d'y vivre le American Dream des conventions et y rencontrer le roi de la séquentialité gothique, monsieur Mike Mignola. Let's go :
Si je devais résumer la Fan Expo en quelques mots, je dirais que c'est un peu comme une convention Française, du moins si j'me base sur le peu que j'ai pu en voir, mais en bigger than life ! Bref, un peu comme tout ce qui est estampillé made in USA, quoi. Forte d'une affluence avoisinant les 100.000 visiteurs et d'une liste d'invités complètement ouf, la Fan Expo édition 2013 fut une expérience assez jouissive mais aussi plutôt troublante pour le geek que je suis. Jouissive car j'ai pu voir de mes propres yeux des acteurs comme Dean Cain (LE pilier sur lequel repose mon enfance) ou bien encore des dessinateurs comme Mike Mignola (LE pilier sur lequel repose ma vie d'enfulte - contraction d'enfant et d'adulte). Et comme si cela ne suffisait pas, j'ai aussi pu y croiser des mecs et des meufs comme Becky Cloonan, Todd McFarlane, Linda Hamilton et autres Tony Moore. Bref, si j'devais définir ce qu'est une convention Américaine en une phrase, je dirais que c'est un peu comme un orgasme qui s'étalerait sur une journée entière, voir même sur un week-end pour les plus geeks les plus nymphomanes.
Pour ce qui est du côté troublant, disons simplement que derrière cette vitrine tout ce qu'il y a de plus alléchante se cache une grosse hypocrisie latente, celle de la transaction financière à caractère sociale. Je m'explique. Prenons par exemple l'acteur Zachary Quinto (le Spock des deux derniers films Star Trek). On ne peut pas dire que le mec soit spécialement has been façon David Hasselhoff - qui était d'ailleurs présent à la convention. Il tourne régulièrement - vous avez d'ailleurs pu le voir dans l'excellent "Into Darkness" - et est actuellement sur la série "American Horror Story". Et bien figurez-vous que le mec n'a pas hésité à faire raquer ses fans à hauteur de 80$ la signature; soit presque 70€. Un comble ! Pire encore, les quelques membres du casting de la série télé "The Walking Dead" (série télé la plus populaire du monde à l'heure où j'écris ces quelques lignes) présents lors de la convention tournaient autour de 50$ la signature. Je vous rappelle juste que les visiteurs venus faire signer leurs coffrets DVD et autres figurines sont justement les mêmes gars qui regardent les épisodes de la dite série. En gros, les acteurs soutiraient de l'argent (à 50$ la signature, on peut même parler de beaucoup d'argent) aux fans qui permettent à cette série d'exister. What the fuck, quoi !
Je tiens néanmoins à souligner la classe de Norman Reedus, alias le bonhomme à l'arbalète dans "Ouaulkine Daide", qui n'a pas hésité à exposer sur son stand tous les cadeaux que ses fans lui ont offert lors de l'événement. Il fut d'ailleurs le seul à le faire. Un vrai gentleman, quoi.
Pour en revenir à ce qui nous intéresse le plus ici, à savoir le grand Mike Mignola, disons que ma rencontre avec l'artiste fut plutôt brève et quelque peu décevante. Alors qu'il était convenu qu'une interview me serait accordé, ne v'là-t-il pas que le dessinateur sur lequel je palabre depuis maintenant plus de six ans m'annonce en direct live que ce ne sera finalement pas possible. Si si, j'vous jure que c'est vrai. J'pars au Canada avec, en poche, un mail m'attestant qu'il y aurait bien une interview et une fois arrivé devant lui - mais genre à 30 cm de lui, quoi -, le mec m'annonce qu'il aura une journée over chargée mais que, si j'veux, j'peux revenir le lendemain pour qu'on puisse se poser et blablater séquentialité. Et j'ai eu beau lui expliquer que ce n'était point possible because je repartais pour le pays du camembert le lendemain, rien à faire, quand Mignola dit non, et ben ça veut dire NON ! Du coup, tant pis pour moi et mon interview préparé en mode daleu (j'vous raconte pas comment moi et mon niveau d'anglais tout pourave on a galéré à la préparer) et tant pis pour mes rêves de jeune fanboy parti de France en mode sac à dos dans le but de rencontrer son idole dans une profusion de joie, d'arcs-en-ciel et de petits poneys tout doux. Mais bon, c'est pas grave, le Mignola, je réussirai bien à l'avoir un jour...quitte à c'que je me la joue sournoise.
Passer cette petite déception (nan, ne pleure pas...sois fort...), et après m'être fait dédicacé deux trois bricoles, j'ai pu assister à une conférence donnée par le maître et dirigée par un rédacteur du très célèbre site Bloody Disgusting. Au menu, une heure de débat et de questions/réponses sur le futur de la licence Hellboy, sur les débuts de Mignola dans le monde du cinéma (il a surtout été question du film d'animation "Atlantide" des studios Disney) ou bien encore sur l'avenir de la série graphique Baltimore. Et là, attention les gars, il y a eu du scoop ! Du scoop tellement scoopesque que le maestro de l'encrier s'est senti obliger de terminer sa révélation par un "je n'aurais pas du vous le dire".
Pour celles et ceux qui auraient eu la méga flemme de regarder l'intégralité de l'intervention de Mignola, la news dont je parle juste au-dessus concerne la fin de la série graphique Baltimore. Si on en croit les dires de l'auteur, elle se situera bien après la fin du roman éponyme. Pour rappel, les comics Baltimore retracent dix années de la vie de Baltimore passées sous silence dans le roman, les "Ten Missing Years". Et de savoir que les comics iront au-delà du roman est quelque chose d'assez jouissif. Ne reste donc plus qu'à espérer qu'un éditeur Français se décide un jour à publier le livre chez nous.
Pour le reste des festivités - parce oui, figurez-vous que Mignola n'était pas le seul à avoir fait frétiller mon côté geek lors de cet événement -, j'ai eu l'extrême honneur de soutirer deux signatures ainsi qu'un superbe sketch improvisé de Hellboy à l'artiste Becky Cloonan (qu'est-ce qu'elle est beeeeeeelle). Une vraie belle rencontre avec une artiste authentique qui, contrairement à tous les dessinateurs masculins présents lors de cette convention, réalisait les dessins demandés par ses fans debout, à même sa planche à pince. Le summum de la coolitude, quoi !
Pour la petite info qui fait super zizir, Miss Cloonan a longuement négocier avec moi pour que je lui demande autre chose que Hellboy. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle ne dessine jamais ce personnage et qu'on ne lui demande jamais en convention. Du coup, ben elle a eu beaucoup de mal à visualiser le personnage avant de donner le premier coup de crayon à la feuille que je lui ai tendu et est carrément allé jusqu'à s'excuser quant à la qualité du résultat final qu'elle estimait, j'vous jure que c'est vrai, médiocre. Bref, Becky Cloonan, c'est l'humilité à l'état pur.
J'ai aussi eu le privilège de taper la méga pose de bonhomme supra viril avec Dean "Superman" Cain (le mec pétait tellement la classe que j'ai presque eu envie de lui demander si y'avait pas moyen que je l'appelle papa). Et comment vous dire, pour un gars comme moi qui a passé une bonne partie de son enfance à regarder en boucle les épisodes de la série "Lois et Clark", cette courte rencontre était juste complètement ouf. Non seulement le mec pétait la classe à mort, mais il irradiait tout sur son passage. Dean Cain, c'est un soleil qui, lorsqu'il pose les yeux sur toi, te donne l'impression qu'il n'y a que toi sur Terre. La preuve avec cette vidéo qui montre bien l'état dans lequel nous a mis Superman :
Bonheur suprême pour le fanboy extrémiste du Hellboy-verse que je suis, j'ai eu l'extrême chance de pouvoir échanger quelques mots avec Ron "Hellboy" Perlman (mode fanboy on - AHHHHHHHH, ROOOOOON - mode fanboy off), de pouvoir prendre la pose avec lui et de lui soutirer une putain de méga signature de la mort qui tue tout sur ce que je considère aujourd'hui comme mon bien le plus précieux. Attention les yeux, voici le monstre :
Pour être tout à fait sincère et transparent avec vous, j'ai du faire péter le p'tit billet de 50$, soit un peu plus de 40€, pour avoir accès à ce moment d'intense bonheur avec Ron Perlman - de là à dire qu'on est dans le domaine de la prostitution platonique, il n'y a qu'un pas que je n'oserais franchir. J'vous cache pas que sur le coup, ça m'a grave fait mal au cul (p'tain, payer pour pouvoir checker Hellboy, la loose...) et que lorsque j'me suis placé dans sa file d'attente, j'étais plus rempli de défaite qu'autre chose. Mais une fois arrivé devant lui, la magie du grand Ron a opéré, et le fan qui sommeillait en moi s'est réveillé pour ne rien rater de cette rencontre inespéré (Ron Perlman, quoi !).
Du coup, pendant qu'il signait mon précieux coffret DVD, j'en ai profité pour lui demander si il avait des news concernant Hellboy 3 et si il souhaitait toujours le faire. Ce à quoi il a respectivement répondu "Je ne sais pas du tout; c'est Guillermo qui tient les reines et il est malheureusement pas mal occupé sur d'autres projets" et "Ce sera dur (en référence à son âge) mais ce serait cool; le personnage de Hellboy mérite ce dernier film." Rien de bien ouf, certes, mais le plaisir de demander à Hellboy himself si il avait du nouveau concernant un hypothétique troisième film fut un énorme kif.
Bon, et bien voilà. Je pense vous avoir résumé en long en large et en travers les quelques pépites qui s'y trouvaient et qui touchaient au Hellboyverse. Pour finir en douceur, je vous propose une p'tite galerie de clichés de la Fan Expo qui vous donneront, du moins je l'espère, une petite idée de l'ambiance qui y régnait.
En bonus track pour toi tout seul, l'homme capable de te construire une centrale nucléaire avec un vélocipède et un élastique :