Dans le premier film Hellboy, Abe Sapien est envoyé dans les sous-sols du métro New-Yorkais afin de chercher et trouver le nid de Sammaël, le démon aux rastas invoqué par Raspoutine afin de mettre un peu d'ambiance du côté du B.P.R.D. avant de déclencher la fin du monde. Seulement voilà, envoyer Abraham en mission commando sous l'eau, c'est un peu comme si on demandait Richard Corben d'arrêter de dessiner du Hellboy. En
gros, c'est même pas la peine d'espérer quoi que ce soit. Si vous
préférez, c'est mort d'avance. Il faut donc trouver quelque chose
permettant le bon déroulement de la mission d'Abe sans qu'il y laisse des écailles.
Alors qu'une personne lambda aurait donné un fusil harpon à notre amphibien préféré, Hellboy préfère opter pour le bon vieux gri-gri made in vatican capable de faire fuir tous les démons répertoriés dans le Necronomicon. Hélas pour nous, Richard Corben n'apparaît dans ce classique de la littérature démoniaque. Et m**** ! Et c'est là qu'entre en jeux l'amulette de St Dionysius (Saint-Denis pour les intimes. Et non, ce n'est pas une blague. Juré.) qui se trouve être l'un de ses os enfermer dans une sorte de petit flacon.
La principale fonctionnalité de cette amulette, en plus d'être un super
accessoire de mode, est de pouvoir tenir à distance n'importe quel
démon. Une amulette trés pratique donc.
Mais qui est donc ce personnage dont l'un des os se trouve aujourd'hui dans un flacon de parfum testeur ? Et bien, on ne sait pas trop. Le problème étant qu'il existe plusieurs St Dionysius
de référencés et qu'il est, même aujourd'hui, trés difficile de savoir
qui est qui et surtout qui à fait quoi. Pour les plus curieux d'entre
vous, voici un complément d'informations (Et oui, j'ai mené ma p'tite enquête rien que pour vous) sur les deux figures bibliques que je soupçonne d'être les propriétaires du fragment d'os que tient HB :
Denys l'Aréopagite
Lors de ses voyages apostoliques dans le bassin méditerranéen, l'apôtre Paul s'arrêta à Athènes où il prêcha sur la colline de l'Aréopage parmi les philosophes. Cet épisode est rapporté au chapitre XVII des Actes des Apôtres.
Cette prédication, malgré les efforts de Paul pour entrer dans l'état
d'esprit de son auditoire, eut peu de prise sur ces intellectuels.
Seules quelques personnes se convertirent, dont deux sont nommées : une femme, Damaris, et un homme important de l'Aréopage, Denys que l'on surnommera ainsi l'Aréopagite.
Le récit des actes des Apôtres
s'arrête là pour ce personnage, mais la tradition rapporte que,
converti par le discours de l'apôtre, il fut établi par lui premier
évêque d'Athènes, et périt martyr, brûlé vif vers l'an 95.
Ce converti brillant, mais dont ne sait que peu de choses ne manqua pas d'attirer l'attention.
Ainsi fut-il parfois identifié avec saint Denis de Paris.
Et attention la transition de fou furieu...
Denis de Paris
Le Patron
de Paris et de la Seine-Saint-Denis fut le premier évêque de la
capitale de la France. Il meurt martyr vers 272 et est enseveli là où
s'élève la basilique de Saint Denis. C'est tout ce qu'on sait de lui
avant le IXe siècle.
D'après les Vies de saint Denis, écrites à l'époque carolingienne, décapité, Denis, Denis de Paris ou Saint Denis (Dionysius), aurait marché vers le nord pendant six kilomètres, sa tête sous le bras, traversant Montmartre par le chemin qui sera nommé rue des Martyrs.
À la fin de son trajet, il donna sa tête à une femme pieuse originaire
de la noblesse romaine et nommée Catulla, puis s'écroula. On l'ensevelit
à cet endroit précis et on y édifia une basilique en son honneur. La
ville s'appelle à présent Saint-Denis.
La tradition a peu à peu fait croître la renommée de Denis qui a ensuite été confondu avec Denys l'Aréopagite (évêque d'Athènes) et Denis le Mystique. Cette tradition remonte à l'abbé Suger au XIIe siècle,
qui en ayant fait fabriquer des faux, pour des raisons politiques, a
fait accroire que saint Denis avait pu assister aux sermons de saint
Paul.
Le
récit parle également de ses deux compagnons Eleuthère, le prêtre, et
Rustique, le diacre, ainsi que du portement de tête du saint après sa
décapitation depuis Montmartre jusqu'à St Denis.
Les faits relatés sont les suivants : Le nom de saint Denis apparaît vers 520 dans "la Vie de Sainte Geneviève"
qui témoigne de la dévotion de la sainte envers l'évêque martyr, son
père dans la foi. Elle obtint du clergé parisien l'érection d'une église
sur sa tombe au "vicus Catulliacus" situé à huit kilomètres au
nord de la Seine, l'actuelle basilique Saint Denys, rue Catullienne.
Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il
était le titulaire.
Un
demi-siècle plus tard, le martyrologe hieronymien mentionne la
déposition de saint Denis et de ses compagnons au 9 octobre et saint
Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu'à Bordeaux.
Dans les mêmes années, l'historien Grégoire de Tours
raconte que vers 250, le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec
six autres évêques pour y porter l'Évangile. Celui-ci se fixa à Lutèce
où il ne tarda pas à être mis à mort. On pense en effet qu'il subit le
martyre sous la persécution de Dèce (250) ou de Dioclétien (258). Près
de la basilique où reposait le premier évêque de Paris, une abbaye fut
fondée au VIIe siècle et elle devint prestigieuse grâce aux largesses
royales depuis Dagobert. Elle contribua au rayonnement de son saint
patron en le dotant d'une merveilleuse légende.
Voilà, vous savez maintenant tout sur cet objet apparaissant seulement 30 secondes dans le film Hellboy.
Et si vous vous demandez pourquoi je perds mon temps à faire des
articles sur des petits trucs comme ça au lieu de me mettre à jour sur
la série Hellboy -surtout après le bond gigantesque qu'elle vient de connaître via la fin de The Wild Hunt-, et bien sachez que c'est prévu au programme. Vous n'avez donc aucune raison de paniquer ! Ne paniquez pas ! OK ?!