Enfin ! Enfin Sony / Columbia se décide à mettre les petits plats
dans les grands pour démontrer (ou tout du moins commencer à démontrer)
les véritables possibilités de son format HD et réussit pratiquement le
tiercé gagnant avec l'édition Blu-ray de Hellboy.
Présentée sur un disque double-couche, cette déclinaison bleutée
reprend pour commencer la plupart des suppléments de l'édition triple
DVD parue en 2005 et notamment les deux plus importants, à savoir le commentaire audio du réalisateur ainsi que l'impressionnant making of
en six parties (2h23 !). Autant dire de quoi en apprendre un maximum
sur les coulisses du film. Et si tout ceci ne suffit pas, plusieurs
autres nodules ont également été inclus : trois courtes scènes coupées (de 30sec à 2min 30s) avec commentaire optionnel du réalisateur, trois featurettes sur les effets spéciaux (de 2min 30s à 5min 30s), une autre sur les essais de maquillage et d'éclairage à nouveau accompagnée d'un commentaire audio de Del Toro (7min 21s) et enfin un petit guide sur les comics
en général (12min 19s). Certes il manque encore pas mal de choses en
comparaison de l'édition DVD susnommée (storyboards, galeries photos,
deux commentaires audio
) mais en l'état, on passe dorénavant du rien
(les premiers Blu-ray sortis sur le marché) au presque tout, et surtout,
dans le cas présent, les suppléments les plus consistants ont été
repris.
Mais le plus impressionnant reste sans doute l'aspect purement
technique. Après avoir joué la carte de la sûreté en ayant recours au
bon vieux codec vidéo MPEG-2 pour ses premiers titres Blu-ray, l'éditeur
opte cette fois pour le beaucoup plus performant MPEG-4 AVC. Grand bien
lui en a pris car dans le cas de Hellboy, la photographie
de Guillermo Navarro, chef op. attitré de Guillermo Del Toro, n'a
jamais été aussi belle. À partir d'un master de tout premier ordre, le
codec MPEG-4 offre en effet un rendu vidéo tout simplement magistral de
la première à la dernière image. Toute la batterie d'obstacles propres à
faire vaciller le plus performant des codecs vidéo sont pourtant réunis
dans le film : des couleurs ayant recours à toute la palette
chromatique dans ses grandes largeurs (depuis le blanc de la neige
jusqu'au rouge écarlate du héros-titre en passant par le bleu vif des
colères enflammées de sa girlfriend), des scènes en basse, voire très
basse lumière, des séquences faisant abondamment appel aux effets 3D
(l'affrontement final en tête), et pourtant, à l'arrivée, rien ne
bronche jamais d'un iota. Précision, contraste, saturation, profondeur
de champ, tous les ingrédients d'une image optimale sont au rendez-vous.
Du grand art.
Tout aussi impressionnant est la partie sonore. Hellboy
n'étant aucunement un film de super-héros bête et bourrin, la bande-son
suit cette même approche. Bien que tous les canaux disponibles ne soient
pas sollicités en permanence, leur exploitation n'en demeure pas moins
très soutenue et admirable de bout en bout. La séquence d'ouverture ou
bien de clôture sont ainsi à elles-seules de véritables maîtres-étalons
de la superbe utilisation des possibilités du 5.1 avec des effets
positionnés et déplacés non seulement avec intelligence mais aussi avec
intelligibilité, le tout secondé par une puissance et un recourt aux
basses fréquences tout aussi impressionnant. Les deux seuls points «
regrettables » concernent les pistes PCM (encodées à 4,5Mb/s). D'une
part, la VO ne marque pas un gain aussi significatif que sur d'autres
films par rapport à la piste DD+ 5.1 (pourtant encodée à seulement
448Kb/s tout comme la VF). D'autre part : pourquoi offrir une version
italienne en PCM 5.1 et non une version française ! Ces deux reproches
mis à part, les différentes options sonores 5.1 de cette édition Blu-ray
de Hellboy n'en demeurent pas moins de grandes réussites.
Source : Ecranlarge