lundi 13 mai 2013

Un extrait pour "Satan Smells a Rat" !


Autant Dark Horse est capable de teaser comme un malade sur certaines de ses grosses séries liées au Hellboy-verse, autant il peut également se montrer assez radin lorsqu'il s'agit de one-shots ou bien de séries un poil plus mineurs. Et malheureusement pour nous, "Lobster Johnson : Satan Smells a Rat", le prochain one-shot dédié au vigilante qui pique, semble faire parti de ce deuxième lot, celui des laissés-pour-compte. On ne s'étonnera donc pas de voir débouler, et ce une semaine seulement avant sa sortie dans les bacs, le premier extrait officiel de ce one-shot qui, et j'pense que ça fera plaisir à pas mal de gens ici, sent très très bon le Kevin Nowlan. 



9 commentaires:

  1. Le cocktail encrage Nowlan/colorisation Stewart est sublime. Et j'adore la dernière planche - et le savoureux "Good Bye Buck Rogers").

    Ghost FCH(Fan Club du Homard)

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    1. Où quand la culture pop rend hommage à la culture pop. Une sorte de mise en abyme de l'hommage, quoi. T'as vu un peu comment c'est super profond quand j'écris ?! XD

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  2. Ghost SuperProfond14 mai 2013 à 18:37

    Oui, en effet...
    En fait tout GENRE connaît une étape EXPÉRIMENTALE où sont mis en place les codes (âge d'or pour les comics super-héroïques - Siegel/Shuster, Bob Kane), suivie d'une étape CLASSIQUE où les codes sont intégrés et clairs entre auteurs et lecteurs (âge d'argent pour les comics - Carmine Infantino, Stan Lee), suivie d'une étape ESTHÉTISANTE (âge de bronze pour les comics - Neal Adams, Gene Colan), suivie enfin d'une étape MANIÉRISTE où le genre se cite lui-même (l'âge moderne pour les comics - Frank Miller, Alan Moore ). Nous sommes, dans les comics de genre super-héroïques, dans la quatrième étape depuis le milieu des années 80...

    Ghost SuperProfond

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    1. Et la prochaine étape, à ton avis, ça devrait être quoi ?

      PS : Un grand merci à toi pour le cours d'Histoire comics. Je m'étais toujours demandé à quoi correspondaient les Silver Age et cie - mais sans jamais réellement chercher de réponse -, et j'dois t'avouer que j'vais bien retenir/apprendre ton commentaire.

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  3. Les historiens des comics donnent, pour les quatre âges, des explications plus ou moins différentes, mais ma classification, en gros, contient et recoupe toutes leurs nuances.
    Pour répondre à ta question, c'est comme pour les stades sociaux possibles dans une narration: il y a le stade LOI DE LA JUNGLE où le héros est un "super héros" affrontant les forces de la nature (Tarzan), le stade VILLAGE où le héros est un guerrier qui défend une communauté attaquée de l'extérieur (Mad Max 2), le stade VILLE où le héros est monsieur ou madame tout le monde (comédies), et le stade VILLE OPPRESSANTE où le héros est cynique et désabusé (détective de film noir). On me demande parfois, lorsque je livre cette grille de lecture, quel est le stade 5. C'est simple, après la VILLE OPPRESSANTE, si on va un cran plus haut, on retombe dans la LOI DE LA JUNGLE (SF post-apocalyptique par exemple) et donc dans le STADE 1. Il ne peut donc y en avoir que quatre.
    Et bien pour les âges d'un genre (littéraire, cinématographique ou séquentiel), c'est la même chose car si on monte d'un cran plus haut que le stade maniériste où le genre se cite lui-même, on crée automatiquement de nouveaux codes et on retombe dans le stade EXPÉRIMENTAL (en créant un NOUVEAU genre), il ne peut donc y avoir que quatre âges pour un genre.
    Ai-je répondu ;-) ?

    Ghost Answer

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    1. Plus que répondu, vous avez surtout magnifiquement bien répondu à ma question. Intéressant et instructif de bout en bout. Du coup, le premier numéro de "Wasteland", que j'ai vraiment beaucoup aimé, se place dans le 5ème stade, celle de la jungle. Apprendre à vos côtés est un réel plaisir, vraiment.

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  4. PS: je te donne un exemple, le WESTERN (cinématographique).
    De 1900 à 1930, le genre EXPÉRIMENTAL va définir ses codes (D.W. Griffith)
    De 1930 à 1950, on passe au stade CLASSIQUE (John Ford)
    Dans les années 60, le western passe au stade ESTHÉTISANT (avec Peckinpah ou Leone).
    Dans les années 70 jusqu'aux années 90, le western va se citer et passer au stade MANIÉRISTE (Clint Eastwood réalisateur).
    Lorsque Tarantino sort "Django Unchained", on est TOUJOURS dans le Maniérisme (même codes détournés et citations).
    Si on veut aller plus loin, on fait "Cowboys et Envahisseurs" (mettons de côté les qualités des films en tant qu'oeuvres artistiques, c'est un autre débat). Et là, on voit bien, que Jon Favreau, en voulant transcender le genre, en crée un nouveau (qui sera suivi ou pas) et qu'on pourrait appeler par exemple le "western de SF" (on ne peut plus raisonnablement qualifier ce film de "western"). On revient de toute évidence au stade EXPÉRIMENTAL. Do U C what i mean?

    Ghost PS

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    1. Je bois littéralement votre commentaire, monsieur Ghost PS. Vraiment. Ce n'est certes pas la première fois que tu en parles, mais là, j'vais mémoriser et appliquer tout ça lors de mes lectures/visionnages. Un grand merci à toi pour tous ces commentaires qui enrichissent ma culture de jeune lecteur comics - mais surtout merci à toi d'avoir pris de ton temps pour écrire tout ça.

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  5. U're welcome, Doc!

    Je terminerai par deux exemples qui montrent comment transcender un genre sans le quitter, et ce même si on en est à l'étape maniériste.
    Lorsque Ridley Scott fait BLADE RUNNER, c'est bien un film de SF (univers dystopique dans un futur où conquête spatiale et androïdes sont monnaie courante). MAIS,si la diégèse est bien celle de la SF, la dramaturgie, ainsi que certains motifs, eux, procèdent du film noir (détective désabusé qui traquera la culpabilité jusqu'en lui-même,trench-coat, pluie omniprésente et ombres de ventilateurs gigantesques en lieu et place des ombres traditionnelles des stores). Ainsi, BLADE RUNNER est un film de genre SF à l'étape 4 (maniériste) mais qui se transcende en enchâssant dans son cadre diégétique SF une dramaturgie de film noir.

    Lorsque le même Ridley Scott fait ALIEN, nous sommes encore dans une diégèse de SF, MAIS, cette fois, il va y déployer une dramaturgie de thriller (genre où le personnage principal est constamment mis en danger).

    Tu vois qu'on peut ainsi produire des choses de valeur tout en demeurant dans l'ultime étape 4 du maniérisme, il suffit de transcender le genre en combinant la diégèse d'un genre et la dramaturgie d'un autre (dans COW-BOYS ET ENVAHISSEURS il s'agit en revanche de mêler deux diégèses différentes et on quitte donc le genre).

    Bon, cette fois, il faut vraiment que j'aille bosser ;-)!!!

    Ghost Late

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