L’année 2011 s’est mal terminée pour les comics avec la disparition de plusieurs grands. 2012 ne démarre pas mieux puisqu’après la disparition d’Al Rio c’est au tour du grand dessinateur John Severin de disparaître à l’âge de 90. L’artiste avait participé au lancement de la revue Mad mais on a pu aussi le voir illustrer de nombreux récits de genre pour les fameux EC Comics ou encore pour Marvel.
Après
des études artistiques, John Severin est recruté très jeune par le
studio d’Harvey Kurtzman. Au début il s’agit juste de partager les frais
d’un local mais rapidement Severin devient un membre à part entière de
l’équipe. A l’époque il travaille surtout pour des illustrations
publicitaires ou pour du packaging. Mais les autres membres du studio
arrondissent joliment leur fins de mois avec des pages de BD qu’ils
placent auprès des éditeurs de comics. Severin les suit donc sur ce
terrain-là, vers la fin des années 40. Parmi ses premières histoires
publiéés on trouve aussi bien des Westerns qu’un épisode des Boy
Commandos (série lancée par Simon & Kirby). Ironiquement on verra
par la suite à quel point il n’en a pas terminé avec les westerns ou les
séries de guerre associées à Kirby. En 1951 on note son arrivée dans
les pages de la revue Two-Fisted Tales (EC Comics). Chez le même éditeur
Severin participera aussi à Frontline Combat. Enfin, avec des gens
comme Wally Wood ou son compère Harvey Kurtzman, Severin fera partie des
collaborateurs initiaux du magazine humoristique Mad (à l’origine
publié par EC, depuis repris par DC Comics). Mais les jours d’EC, écrasé
par les pressions moralistes des années cinquante, sont comptés…
Tout en collaborant à la revue Cracked,
sorte d’homologue de Mad, Severin arrive alors en parallèle chez
Atlas/Marvel. L’artiste avait déjà livré quelques pages à cet éditeur
depuis 1949). Il dessine alors les aventures du Ringo Kid (un cow-boy),
de Kid Colt, Wyatt Earp, Rawhide Kid, Cheyenne Kid ou encore d’Outlaw
Kid en parallèle de quelques histoires guerrières (Battleground, Marines
In Action, Marines in Battle…). Dans les années soixante on le retrouve
aussi chez d’autres éditeurs comme Warren Publishing, dans les pages de
Blazing Combat. C’est en 1965 qu’il s’installe vraiment dans l’univers
Marvel en dessinant Nick Fury, Agent of S.H.I.E.L.D. dans Strange Tales,
d’après un découpage de Jack Kirby.
Rapidement Severin, avec son CV « guerrier », se voit confier
la tâche d’illustrer la jeunesse de Fury dans Sgt. Fury (à partir du
#44). Severin est également encreur pendant des années sur la série
Incredible Hulk, apportant une touche d’élégance certaine. Par la suite
on le retrouvera sur des séries aussi diverses que Hulk, Conan The
Barbarian, The Nam ou King Kull. Plus récemment on avait pu le retrouver
sur des séries modernes comme Desperadoes (Wildstorm), la série « MAX »
du Rawhide Kid (Marvel) ou encore Conan, B.P.R.D. ou Witchfinder (Dark
Horse). Avec un style très reconnaissable, John Severin était un vétéran
qui ne connaissait pas le sens du mot « retraite » et dont la richesse
est à (re)découvrir, par exemple en parcourant les volumes de Blazing
Combat et de Frontline Combat qu’Akileos a pu publier ces dernières
années.
Source : Comicbox
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire