lundi 30 août 2010

Revival...Revivalera pas !


Encore inédite en France, l'histoire courte Revival fut imaginée pour apparaître sur la page MySpace de Dark Horse en 2008, mais sera finalement publiée dans le dans le douzième volume de B.P.R.D., War On Frogs. Écrite par John Arcudi et dessinée par Guy Davis, cette histoire courte se situe chronologiquement après le volume The Dead

Cette histoire, presque anecdotique, n'apporte à proprement parler rien à la trame de la série principale. Si elle est là, ce n'est que pour développer un background déjà bien poisseux. En effet, ne serait-ce que dans sa mise en scène, tout y est fait pour accentuer cette impression d'étouffement: les personnages transpirent à grosses gouttes et le décor, ainsi que la lumière/couleur quasi ambré, rappellent les marécages humides et étouffants de la Louisiane. Une partie des USA bien ancrée dans l'imaginaire collectif pour sa magie noire, son vaudou et ses monstres et autres zombies en tous genres. Pourtant, c'est dans le Tennessee que cette histoire se passe, rien à voir donc le folklore de la Louisiane et de ses alentours.

Cette ambiance quasi suintante n'est là que pour accentuer le propos déjà bien glauque de cette histoire qui, soyons honnête, pourrait facilement tenir sur un post-it. Plus que la forme, il est donc surtout ici question de fond. Car au-delà de l'éternelle chasse à la Grenouille qui nous est narré depuis les débuts de la série B.P.R.D., il y a ici comme un écho de désespoir, un ultime appel à l'aide lancé par un homme dont la tristesse est si forte qu'elle amène à un final presque nihiliste. Ici, la race des Grenouilles n'apparaît plus comme une menace mais bien comme la seule forme de rédemption et de salut pour l'Homme.


Et ce n'est pas Benjamin Daimio qui viendra changer cette impression tant il apparaît ici comme un ennemi et non comme le sauveur de l'humanité qu'il devrait être. Il n'est ici qu'une machine abrutie par toutes ses missions visant à exterminer la menace Grenouille, ne se donnant plus la peine de réfléchir une seule seconde sur ce qu'il est en train de faire...au moment même où il le fait. Il déboule dans un lieu saint non sans terroriser toute l'assemblée avec ses hommes armées jusqu'aux dents et finit par déclencher une véritable boucherie sans se soucier une seule seconde des éventuelles pertes civiles. Puis arrive le seul moment ou son esprit abrutie/embrumé par toutes ses missions à dézinguer du monstre finit par se réveiller : une anomalie dans le plan qui lui a été confié (l'homme s'interposant entre la Grenouille et son arme) arrive sans prévenir et le laisse, il faut le reconnaître, complètement sonner tellement cela sonne hors contexte pour lui. Suite à cela, il ne lui faut pas plus d'une seconde pour se remettre dans le droit chemin afin d’exécuter l'ordre qui lui a été donné, et ce, quelque soit le visage qu'il pourra avoir, même celui d'une enfant.

Bien sûr, on sait tous que les méchants de l'histoire sont les monstres Grenouilles, mais cette histoire nous force à nous mettre de l'autre côté du miroir, à voir ce que d'autres voient et que nous ne pouvons voir/concevoir de par notre parti pris. Où comment l'histoire simple mais ô combien tragique d'un homme désespéré peut vous amener à vous poser une question pouvant remettre en cause vos croyances les plus profondes.

"Mais au fait...Qui sont réellement les méchants...au fond ?"

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