jeudi 21 août 2014

The Mysteries of Unland : Interview de Maura McHugh !


C'est avec un peu de retard que je vous propose de découvrir aujourd'hui une interview que Maura McHugh, co-scénariste de la série Witchfinder : The Mysteries of Unland, a donné au site Comic Buzz le mois dernier. De quoi découvrir (un peu) les coulisses ainsi que les enjeux de cette excellente série. Comme d'habitude, la traduction maison risque de vous piquer les yeux, soyez donc indulgents avec votre pauvre blogmaster. Allez, c'est ti-par :

ComicBuzz : Comment cette opportunité de travailler sur « Witchfinder » s’est-elle présentée à vous ? 

Maura McHugh : Kim fut approché le premier. Il avait déjà écrit pour tous les mediums existants mais pas encore pour un comic book. Du coup, lorsque l’offre lui est parvenue, il m’a contacté afin de savoir si ça m’intéresserait de travailler sur cette série avec lui. Kim et moi avions déjà collaboré ensemble sur l’écriture d’une pièce de théâtre Londonienne avec d’autres scénaristes, chose qui nous a tout de suite confortés dans le fait que nous pourrions facilement faire équipe. Comme j’avais déjà écrit des comics par le passé, il savait que j’avais en main tous les aspects techniques qui permettent d’écrire pour ce médium.

CB : En tant que scénariste et romancière, quels furent pour vous les principaux défis à relever dans l’écriture d’une histoire conçue pour un medium aussi graphique qu’est le comic book ? Le trait de Tyler Crook collant parfaitement au ton de la série, comment s’est déroulée votre collaboration ?

MMH : Tyler est un artiste fantastique ! La façon dont il travail est la suivante : vous lui délivrez votre script, vous obtenez par la suite les crayonnés et encore plus tard les planches encrées et finalisées. Après avoir finalisé le script, nous sommes restés tout le temps en contact avec Tyler et avons ainsi pu voir toutes les parties de son processus créatif. Ce fut donc une étroite et très agréable collaboration entre nous et Tyler.

Concernant les défis posés par l’écriture d’un script pour ce médium : j’ai un diplôme en dramaturgie en poche. Mon parcours universitaire m’a donc appris comment utiliser efficacement les dialogues ainsi qu’à prendre conscience de l’importance du visuel. J’ai donc été entrainé à maitriser toutes ces bases qui peuvent également être appliquées au médium séquentiel. Il y a plus de liens entre la dramaturgie et les comics qu’entre l’écriture prosaïque et les comics, mais toutes les formes d’écriture peuvent vous aider dans le sens où vous ne cessez d’

CB : L’industrie Irlandaise du comic book est toujours en phase d’émergence et reste encore à ce jour considérée comme un marché de niche. Vous avez écrit pour l’éditeur « Atomic Diner » des séries comme « Jennifer Wilde » ou bien encore « Roisin Dubh » ; 

MMH : Cela prend un peu de temps avant que vous ne saisissiez l’essence du personnage. J’étais déjà familière avec la période Victorienne - Kim en est d’ailleurs un expert -, du coup, le fait d’écrire une histoire prenant place au milieu du 19ème siècle ne nous a pas posé de problèmes. Nous avons une bonne vision de la façon dont les gens pensaient et agissaient en ce temps-là. Nous avons également fait pas mal de recherches et lu tous les numéros du Witchfinder. Nous avons par la suite présenté notre version du personnage à notre éditeur Scott Allie ainsi qu’à Mike Mignola et ils en furent plutôt contents. Ils ont simplement déplacé certains éléments ici et là, vraiment très peu, et nous ont soutenu et aidé tout le long de notre collaboration avec eux.

CB : Mike Mignola était donc très impliqué dans le processus créatif de la série ?

MMH : Absolument tout - du script aux dessins - devait passer par lui et Scott, mais il ne s’est jamais montré intrusif. Il nous a simplement laissé faire notre boulot, ce qui fut une grande preuve de confiance de sa part. Il n’a jamais ressenti le besoin d’interférer dans notre travail lorsque ce n’était pas nécessaire.

CB : Parlons justement de votre vision d’une bonne collaboration. D’après-vous, qu’est-ce qui définit une bonne collaboration ?

MMH : Lorsque vous rebondissez sur les idées d’une autre personne, votre histoire ne peut être que meilleur. Vous apportez tous les deux vos talents respectifs à la narration. Il aurait été impossible pour moi d’écrire ce comic book toute seule, et Kim n’aurait pas pu l’écrire de cette façon tout seul car il s’agit d’un produit issu d’un duo formé par nous deux et créer dans ce seul but.

Comme pour tout, il y a ceux qui aiment écrire seuls, ceux qui détestent ça, ceux qui aiment écrire en collaboration avec une autre personne et ceux qui sont tout simplement contre cette idée. Personnellement, j’aime les deux façons de travailler.

CB : « Lovecraftien » est un terme qui peut être appliqué à beaucoup de séries « Witchfinder » ; pensez-vous que cette observation est bonne ?

MMH : Cet élément a toujours fait partie de l’ADN du HBverse et cette nouvelle histoire du « Witchfinder » se déroule à une période proche de celle durant laquelle Lovecraft a vécu. Il y a certains auteurs et styles d’histoires auxquels nous avons pensé lorsque nous avons écrit « The Mysteries of Unland », mais bizarrement, Lovecraft ne faisait pas partie de la liste, et ce même si certains aspects de l’influence Lovecraftienne se retrouvent dans la grande tradition horrifique. Les gens pourraient se dire « Hmmm, des anguilles », mais en réalité, les anguilles sont plus un produit de l’environnement qu'une volonté de notre part de vouloir rendre hommage à Lovecraft.

CB : Cette série, bien que très mystérieuse, possède également son lot de grandes scènes d’action. Comment avez-vous trouvé l’équilibre afin d’éviter à cette série de n’être, soit qu’une scène d’exposition géante, soit qu’une grosse scène d’action s’étalant sur cinq numéros ?

MMH : Ca peut parfois être assez compliqué. Il y a une grande variété de styles narratifs dans le medium séquentiel et ils ne suivent pas la même progression. C’est une histoire horrifique prenant place au 19ème siècle, avec un enquêteur du paranormal comme principal protagoniste. Les gens s’attendent donc à lire une histoire policière et vous, de votre côté, vous voulez leur donner ce type d’histoire, mais tout en ajoutant quelques scènes d’action. Kim et moi adorons la tradition horrifique. Nous n’avions donc pas peur d’utiliser à certains moments une sensibilité très « films de la Hammer » - vous pourrez voir ça un peu plus tard dans la série. Si l’histoire que vous écrivez est intéressante, les lecteurs vous donneront une certaine marge de manœuvre lors des scènes d’expositions, mais vous vous devez toujours chercher à les divertir. Nous avons vraiment fait de notre mieux pour trouver un bon équilibre.

CB : Du coup, et ce sans dévoiler trop d’éléments, que peuvent attendre les lecteurs de la suite de « The Mysteries of Unland » ?

MMH : Et bien, pour paraphraser Kim, je dirais qu’il y aura plus de pluie ! Il y aura également des anguilles de différentes tailles. Si les gens ont aimé le premier numéro, ils aimeront probablement ceux à venir. Comme Grey est en plein cœur d’une enquête, vous en apprendrez plus sur la région ainsi que sur les raisons qui font que la ville de Hallam est ce qu’elle est.

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