lundi 15 septembre 2014

Focus sur les monstres de "The Broken Equation" !


Le retour de Joe Querio dans le HBverse fut une excellente nouvelle pour pas mal de lecteurs. Ajoutons à ça le fait que notre bonhomme a pu dessiner une histoire se situant en partie dans un Japon infesté de Kaijus, et le slip du fan lambda du HBverse est bon pour changer d'élastique. Face à de tels ingrédients synonymes d'épique et d'érection graphique massive, le site Newsrama a eu l'excellente idée de faire un tour du côté du carnet de croquis de Joe Querio afin d'en tirer quelques précieuses pages témoins du talent de designer du bonhomme. Parce que oui, Joe Querio a eu l'honneur de concevoir le design des monstres géants en question. Je vous laisse d'ailleurs en compagnie du monsieur qui n'a pas hésité une seconde à commenter le tout afin de gaver les fans de B.P.R.D. d'informations plutôt funky. Allez, enjoy :

Newsrama : Vous semblez avoir conceptualisé pas mal de monstres pour ce numéro.

Joseph Querio : C’est ma passion. C’est comme ça que j’aime dessiner.

Nrama : Cette histoire de « B.P.R.D. » est donc faite pour vous, surtout lorsque l’on prend en compte le facteur kaiju.

Querio : Ouais, lorsqu’ils m’ont présenté le concept de cette histoire en deux numéros, j’étais super content. J’ai grandi avec de vieux films de monstres comme « Godzilla » et je reste, aujourd’hui, toujours aussi fan de ces films.

Nrama : Parlons maintenant de votre travail sur « B.P.R.D. » Quels dessinateurs ont eu une influence sur vous ?

Querio : Mike Mignola a eu une énorme influence su rmoi. Guy Davis. Dermot Power, un concept artist qui, si je ne me trompe pas, a travaillé sur le deuxième film « Star Wars » ainsi que sur quelques films « Harry Potter ». Il y a également Frank Frazetta. Et depuis qu’il travaille sur « B.P.R.D. », James Harren est devenu ma nouvelle référence.


Nrama : Bien qu’il soit mis en cases par des artistes dotés de styles très différents, il est intéressant de constater que l’univers graphique de « B.P.R.D. » reste néanmoins cohérent. Avez-vous adapté/modelé votre trait afin qu’il rentre dans les carcans graphiques de la série ou bien l’avez-vous peaufiné à travers sa conceptualisation ?

Querio : Je ne sais pas si j’ai adapté mon trait aux besoins de cette série, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’elle m’inspire vraiment beaucoup. Les premières histoires de « B.P.R.D. » que j’ai lu appartiennent à l’ère de Guy Davis. Du coup, peut-être ai-je injecté un peu de son style dans le mien pour cette série. Guy Davis m’a vraiment impressionné de par sa manière de raconter une histoire, et même si sa technique d’encrage peut paraître un peu « libre », je ne me suis jamais perdu dans ses planches. Tout reste lisible. J’aime être totalement absorbé par une bédé.

Il en va de même avec Mignola. Son trait est totalement immersif. J’ai déjà été frustré par certains comic books par le passé, car même si l’aspect graphique était bon, la narration, elle, ne suivait pas. C’est d’ailleurs pour ça que je fais de réels efforts pour devenir un meilleur narrateur, et ce afin d’avoir un style plus fluide. Je pense que James Harren est du même niveau que Guy Davis dans ce domaine. Vous n’avez qu’à tourner les pages de ses comic books et vous laisser transporter.

Nrama : Dark Horse ayant beaucoup communiqué sur le fait que ce numéro était le point d’entrée parfait pour les nouveaux lecteurs qui souhaiteraient débuter « B.P.R.D. », est-ce quelque chose dont on vous a tenu informé en amont du projet ?

Querio : Je n’ai pas tout de suite été au courant de cette volonté de Dark Horse de proposer aux nouveaux lecteurs un point d’entrée. Mais lorsque j’ai été tenu au courant, je me suis tout de suite dis « Oh non, faut surtout pas que je foire cette série. »

Nrama : Sachant comment se terminent ces deux numéros, pensez-vous qu’ils forment une bonne introduction pour les lecteurs pas très habitués à l’univers de « B.P.R.D » ?

Querio : Je pense que oui, simplement parce que l’histoire fonctionne très bien toute seule, en tant qu’histoire indépendante. Elle ne s’attarde pas trop sur le passé mais reste tout de même ancrée dans le même univers. Vous devez simplement connaître un minimum Enos et Johann, mais même si vous ne les connaissez pas, deux nouveaux personnages sont introduits dans ces numéros. Vous n’avez par conséquent aucune nécessité de connaître leur histoire avant de débuter cette série. 




Nrama : Nous allons partager avec nos lecteurs certains des croquis de monstres que vous avez réalisés. Pouvons-nous parler de ce que vous avez dû créer pour les besoins de cette histoire ? Ouvrons le bal avec celui baptisé « Quilly ».


Querio : Ouais, j’ai conceptualisé ça avec Mike Mignola. J’ai conçu la forme de la tête – la partie basse du corps était originellement une sorte de bâton marchant. Mike a par la suite finalisé le design de cette partie du corps du monstre, et lorsque j’ai vu le résultat, j’ai trouvé qu’il était parfait. J’ai vraiment aimé dessiné ce monstre.

Une bonne partie des monstres sont passés par une vraie évolution. Dans cette galerie de croquis, vous pouvez voir que le monstre présent sur la dernière page est passé par plusieurs étapes. Cette évolution par laquelle il est passé est d’ailleurs assez intéressante – il y a le grand monstre reptilien avec ses cornes de rhinocéros sur le nez. Mais nous avons fini par lui retirer ses cornes de rhinocéros car elles ne collaient pas avec le script. Puis ce monstre est passé par d’autres phases de développement avant d’arriver à sa forme finale visible sur la dernière page de croquis. Il y a donc eu une énorme transition entre sa première forme et sa forme définitive.

Nrama : Vous avez donc eu à corriger certains de vos designs pour ces numéros ?

Querio : Ouais, et cette partie du process était vraiment géniale. Pouvoir travailler avec ces gars que j’ai surveillé du coin de l’œil pendant si longtemps, c’était vraiment top. Je leur envoyais mes croquis et ils collaboraient avec moi afin d’établir le design général de cette histoire. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler dessus.

Ils me donnaient leur retour et j’adorais ça. J’aime concevoir des trucs, et mon égo a très bien supporté le fait de recevoir ce type de commentaires. Je pense que d’avoir dû suivre les indications de Scott et Mike a rendu mes croquis bien meilleurs. J’étais donc ravi d’avoir leur opinion.

Nrama : Il y a également le croquis du « Fin-Bat. »

Querio : Je pensais à un poisson de combat Japonais et voilà ce qui m’est venu. Cette bestiole n’a d’ailleurs jamais changé ; elle a intégré la série sans que son croquis d’origine ne change. Mignola et Arcudi m’ont décrit la créature comme ressemblant aux créatures à têtes de marteaux que Guy Davis dessina il y a quelques années, mais tout en me demandant d’en faire une version Japanisée. Elle devait également être plus fine et plus petite. J’ai donc pris cette idée et y ai ajouté les nageoires.




Nrama : J’ai particulièrement aimé le monstre présenté comme étant le challenger. Qu’est-ce qui vous a inspiré son design ?

Querio : Il me semble qu’elle était nommée « le monstre Challenger » car elle se référait au comic book “Challengers of the Unknown”. On y voit ces gars de l’espace passer à travers un portail et être compressés ensemble.

La conceptualisation de cette créature a vraiment été fun. Encore une fois, vous allez voir l’évolution du truc : tout a commencé avec l’idée d’un truc à quatre pattes et ayant une bouche en plein milieu. C’était ça l’idée de départ. On m’a alors dit de penser à elle comme si un sombre Dieu avait pris quelques personnes pour les écraser ensemble, ce qui donnerait une masse d’os, de chair et de casques qui seraient encore sur la tête de leurs propriétaires.


Nrama : Je présume que vous avez pris beaucoup de plaisir dans ce process.

Querio : Mec, je ne pourrais même pas te décrire à quel point je me suis éclaté. C’était comme un rêve devenu réalité.

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