lundi 5 mai 2014

Un monde de couleurs, interview de Dave Stewart


Histoire d'accompagner le déjà détenteur de huit Eisner Award jusqu'au podium des Oscar du comic book qui se tiendra en juillet à la Comicon de San Diego (je parle des Eisner Award, hein), le site OPB a eu l'excellente idée d'interviewer l'homme derrière les couleurs du HBverse, monsieur Dave Stewart. Et même si on ne rentrera pas dans le technique, notre génie aimant garder ses secrets pour lui, le tout a néanmoins le mérite de donner la parole à une personne aimant la discrétion (ses interviews étant assez rares). Enjoy et pardonnez l'approximation de certaines phrases.

Arts & Life : Pourquoi est-ce si important pour un coloriste d'être un bon collaborateur ?

Dave Stewart : Vous recevez des travaux pensés et créés par un scénariste et un dessinateur. Ils ont créé une histoire et vous vous joignez à ce process. Il y a donc déjà des idées bien établies sur le look des costumes des personnages ou bien encore sur les clés émotionnelles nécessaires au développement de l'histoire. Vous devez prendre en compte tous ces éléments afin de garder une continuité dans l'histoire. Une grande partie de ma collaboration repose sur le fait de coller le plus possible au trait du dessinateur, de trouver la tonalité la plus appropriée à son style.

A&L : Qu'est-ce qui vous fascine dans la colorisation ?

DS : C'est une fascination sans fin de pouvoir créer une ambiance et une tonalité pour une série. Je pense que les combinaisons, les possibilités et les harmonies offertes par l'utilisation de différentes couleurs est sans fin.

A&L : Quelle est votre définition d'une palette ?

DS : Une palette est la somme des différentes couleurs utilisées dans un projet. Quelle sorte de bleu vais-je utiliser ? Lorsqu'un événement survient, vais-je utiliser un certain type de couleur ? Il y a une couleur bleue type ciel nocturne que Mike Mignola et moi avons défini comme étant la meilleure couleur pour représenter Hellboy lorsqu'une tonalité bleue sombre est nécessaire. Utiliser la même couleur sur d'autres séries est l'idée derrière le terme palette. Pour Hellboy, la palette colorimétrique se compose de couleurs plus nuancées qui, placées à tel ou tel endroit, accentuent l'ambiance de la série.

A&L : Le terme palette peut parfois être confondant car les couleurs que vous employées sont souvent très complexes. Vous venez de parler d'une couleur bleue nuit, mais il s'agit là de la source de lumière principale, et cette couleur influence toutes celles qui se trouvent autour.

DS : Tout à fait. Beaucoup de ces nuances sont dans un coin de ma tête. Mais ouais, une palette de couleurs peut parfois être très large.

A&L : Après avoir passé autant de temps à coloriser des séries, avez-vous vu votre progression en tant qu'artiste dans ce domaine ?


DS : Vous apprenez comment coloriser au tout début. Puis, au fil de votre progression, vous apprenez comment faire en sorte que les couleurs que vous appliquez dans un comic book fonctionnent d'un point de vue séquentiel et narratif. Vous apprenez à utiliser la colorisation de telle sorte qu'elle aide à raconter une histoire ou bien à créer une image qui peut rapidement être identifiée. Les couleurs soutiennent ce qu'un dessinateur crée. Etre capable de soutenir une histoire est quelque chose que j'ai appris et que je continue encore aujourd'hui à apprendre. Il y a tellement de façons d'approcher la colorisation.

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