vendredi 2 mai 2014

"Abe Sapien #12", décryptage par Max Fiumara !


Attendu dans tous les bons comic shops du monde pour le 14 mai prochain, soit dans deux petites semaines, Abe Sapien : The Garden montre ce qu'il a sous la planche via un article analytique posté par le site Bleedingcool. L'occasion pour Max Fiumara, le dessinateur de ce one-shot, et Dave Stewart, le coloriste de tout, de revenir sur l'énorme boulot effectué afin de décomposer graphiquement et colorimétriquement cette histoire en différents fils narratifs. Un putain d'article de ouf que je vous ordonne de lire !

Layouts (Max Fiumara)


Max Fiumara : L'histoire montrant plusieurs personnages évolués dans différents endroits et à différents moments, nous avons du mettre en place un guide afin de nous aider à visualiser l'ensemble de l'histoire. J'ai donc planifié la "maquette" de ce numéro en mettant des lettres, de A à I, sur les layouts histoire de rendre les choses plus claires pour moi.


MF : Par exemple : La lettre B apparait sur les pages 1 et 5 et installent la case centrale de l'homme se tenant sur le toit de sa maison. La lettre E accompagne celle voyant la femme sur le lit dans une pièce sombre. La lettre F montre la scène avec les monstres et la voiture dans la rue, et ainsi de suite.


Crayonnés (Max Fiumara)


MF : Nous avons longtemps parlé de ne mettre que trois cases par page. Il était évident pour moi que toutes les cases auraient la même taille. Cela m'aida notamment à mieux représenter les lieux en utilisant toute la place dédiée aux décors ainsi qu'à utiliser ses mêmes décors dans différentes cases afin d'enchaîner les séquences de façon plus organique, comme la case 3 de la page 1 qui montre le même décor que la case 1 de la page 5.


MF : Réaliser toutes ces cases avec la même taille m'a également aidé à donner la même importance aux personnages ainsi qu'aux événements.


MF : Le fait d'avoir autant de place pour dessiner me donna l'opportunité de dessiner de nouveaux trucs, et Scott Allie me demanda de dessiner les effets sonores à la main - quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Mais c'était vraiment à faire, comme vous pouvez le voir sur la page 6 avec le BAM qui traverse la pièce. C'était vraiment super de pouvoir jouer avec les effets et de pouvoir les intégrer aux dessins.



Placements (Max Fiumara)




Encrage (Max Fiumara)


MF : Dans ce douzième numéro de Abe Sapien, j'ai utilisé plus d'outils que dans les autres numéros d'Abe Sapien que j'ai pu dessiner. Ceci s'explique par la présence de différentes histoires à l'intérieur de cette histoire. La façon d'encrer, le style et les outils utilisés chantaient donc en fonction des scènes à représenter.


MF : J'ai opté pour un encrage à l'eau pour les scènes flashback de l'homme et de la femme. Ces scènes étant les plus sombres, cette technique d'encrage apportait beaucoup  au côté sombre et lourd de ces scènes.


MF : Pour les scènes avec la femme dans la pièce sombre, j'ai utilisé un pinceau à brosse, mais sans donner de tonalités grises à l'ensemble, et caché tout l'arrière plan sous de grosses couches de noir. Ici, la femme traverse un moment difficile, essayant de refouler certains souvenirs douloureux. J'ai donc utilisé son langage corporel ainsi que des ombres très sombres pour mieux exprimer ses sentiments.



Couleurs (Dave Stewart)


Dave Stewart : Les changements de lieux et de temporalités nécessitaient plusieurs traitements chromatiques. Les couleurs ne furent pas choisies que pour donner plus de contraste aux scènes flashbacks, mais aussi pour leur apporter plus d'émotion. La séquence d'ouverture devait avoir un côté pale, comme si elle était brûlée par le soleil.


DS : Morne et mort, une sorte d'anti-Eden, un lieu où Abe serait le seul élément vert. La scène avec Grace est triste et noyée dans un bleu très sombre qui permet de mieux retranscrire le sentiment d'isolement du personnage. Elle est dans cette pièce depuis très longtemps et son monde est devenu sombre. Ses flashbacks, ou souvenirs cauchemardesques, ont été colorisés avec du feu et du sang.


DS : Pas encore vus dans les six premières pages, les flashbacks de l'homme sont dominés par des nuances de verts obscurs, un peu comme des verts sous-marins. Cela donne la sensation de voir ses souvenirs à travers étang fétide. J'ai du m'éloigner du vert si caractéristique de Abe afin de créer une rupture de ton avec les scènes où il apparait. Donner un rendu plus clair à la narration fut la chose la plus importante dans mon travail de colorisation.



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